Étant sur un site restreint, le projet de la Caserne devait s'implanter de manière optimale afin de permettre la circulation des camions. Pour y arriver, nous avons travaillé une volumétrie minimisant l’empreinte au sol en divisant le programme en deux zones, soit l'aire de vie comprenant salle d'entraînement, vestiaires, bureaux, etc., et la zone garage. La forme résultante simple a permis l'utilisation d'une charpente en bois lamellé-collé laissée apparente autant dans le garage que dans le secteur de vie. Le choix de la matérialité était un point majeur dans le développement du projet pour une question de durabilité et d'intégration au contexte. L'enveloppe extérieure est principalement recouverte d'un profilé métallique de couleur cuivrée qui s'agence aux couleurs de briques du bâtiment de l'Hôtel de Ville adjacent. Un parement de bois brûlé est également utilisé pour la façade principale et comme accent autour des ouvertures sur les autres façades; un matériau écologique et qui fait un petit clin d'œil à la fonction du projet. Les ouvertures ont été réfléchies pour optimiser les vues vers l'extérieur des occupants, amener de la lumière naturelle aux endroits stratégiques, et également permettre au public de voir l'activité à l'intérieur de la caserne.
La nature même du site commandait une approche minimaliste qui a guidé le concept architectural et structural. La simplicité du plan de même que la volumétrie permettaient une utilisation d’une structure en bois massif très économique qui allait être de toute évidence apparente dans la partie garage et les aires de vie. Par son aspect chaleureux, en plus d'avoir une empreinte écologique faible, les poutres et colonnes en bois lamellé-collé se voulait la solution idéale dans ce cas précis. La structure est constituée entièrement de poutres et colonnes en bois et de pontages en acier. D’impressionnantes poutres de plus de 4 pieds de hauteur permettent de couper la portée du garage afin de libérer le plus possible le plan. Même les contreventements sont en pièces de lamellé-collé apparentes qui participent grandement à l’ambiance conviviale qui était souhaitée pour le personnel.
Le bois brûlé, ou le Shou Sugi Ban selon son origine japonaise, est mis en valeur en tant que parement de la façade principale et en accent sur les autres façades. Cette technique japonaise a été utilisée pour son caractère écologique; aucun produit chimique n’est nécessaire et les huiles appliquées pour conserver la couleur sont naturelle. Reconnu pour son extraordinaire durabilité, le cèdre blanc de l’est est une essence de bois qui ne requiert peu ou pas d’entretien. De plus, la carbonisation qui s’opère avec le bois brûlé solidifie la surface du bois et les produits de finition employés saturent les pores, le rendant imperméable, lui confère des propriétés ignifuges et protège la matière contre les insectes nuisibles.