Situé à l’angle du boulevard Raspail et de la rue Campagne-Première dans
le XIVe arrondissement de Paris, le lycée Guillaume-Tirel accueille 600 éléves
dont 100 internes qui se destinent aux métiers de l’hôtellerie : cuisiniers,
serveurs, hôtesses d’accueil, femmes de chambre, oenologues…
Toutes ces professions requièrent des lieux d’apprentissage spécifiques
simulant la situation réelle. Par ailleurs, un enseignement général y est
également dispensé. Les fonctions sont réparties dans deux volumes pour régir à
la fois la mixité fonctionnelle et la situation du terrain en angle.
À partir d’un plot à l’échelle des immeubles voisins et qui abrite les
logements de fonction, un socle sur deux niveaux s’étire le long du boulevard.
Il est consacré à l’enseignement pratique, avec notamment le restaurant
d’application ouvert au public. Le deuxième niveau comprend les lieux de
convivialité : le foyer des lycéens, le centre de documentation et la
large terrasse avec préau faisant office de cour de récréation. Il assure
l’articulation avec un deuxième volume dont la rotation le place
perpendiculairement à la rue Campagne-Première.
Ce large corps central unifie l’ensemble des programmes qu’il contient
: les chambres d’hôtel, les salles de cours et l’administration. La
structure porteuse est constituée de portiques en forme de peigne réalisés en
béton blanc teinté avec de la poudre de pierre. Celle-ci est construite selon
une trame répétitive de segments de 1,08 m, un peigne pouvant atteindre une portée de 8 mètres en
une seule pièce.
Posés à sec, ces éléments sont assemblés par des pièces d’acier mises en
attente sur leur partie supérieure. Cette technique requiert une précision de
pose de 2mm par mètre. Chaque alvéole de la résille de béton accueille une
fenêtre formée d’une partie pleine faite d’un panneau sandwich et ouvrant vers
l’extérieur, la partie vitrée reste fixe. L’ensemble des châssis est serti par
un cadre d’acier périphérique très sensible à la lumière.
Le système constructif tramé confère à l’ensemble la présence forte d’une
pièce artistique minimaliste et radicale, tel un Donald Judd à l’échelle de
l’architecture.
Une particularité reprise dans les espaces intérieurs scandés par des bandeaux
de couleur verticaux repris au sol.