Il y a dans notre édifice, à la
fois une dépendance à l’usage, à la « destination », lisible par la
superposition des fonctions et l’empilement volumétrique du programme et à la
fois la recherche d’une forme d’autonomie du projet pour mieux sublimer la
conception et la mener vers la « beauté ». L’ensemble se présente comme un
volume recouvert d’une mono-matière métallique continue, constituée d’un métal
déployé à petites ondes, employé récemment par SANAA au Musée d’Art
Contemporain de New York. Pour cela un rapprochement entre art et
architecture nous a semblé souhaitable. À la manière du sculpteur espagnol
Chilida, le volume est évidé, extrudé grâce à la présence des patios, des
jardins en creux et des circulations afin de travailler la profondeur,
retrouver des transparences mais aussi pour mettre en relation la matière et la
lumière. Ce matériau est utilisé indistinctement, comme parement extérieur,
revêtement des parois intérieures de la grande galerie ou en faux-plafond
(dissimulant les isolants acoustiques). Ce dispositif offre ainsi une lecture
totalement unitaire de bloc sculpté perceptible de jour comme de nuit.
Cette masse, en apparence opaque,
est ensuite refermée par les parois de verre qui viennent clore, capturer tous
les creux et les galeries de
distribution. L’ensemble se présente comme une alternance de masses pleines ou
profondes et des parois de verre qui redonnent unité et continuité à l’édifice.