Olivier Brochet, Emmanuel Lajus et Christine Pueyo ont créé leur agence en 1986 à Bordeaux avec, à peine trois ans après leur diplôme, un solide parcours formateur dans des agences parisiennes et bordelaises. Aujourd’hui, leur agence compte 41 personnes ; entre Bordeaux et Ris-Orangis. La notion de plaisir rejoint chez eux un credo théorique, discret, mais fondateur : l’objectif de toute intervention, quelle que soit son échelle, est d’apporter plus de qualité au contexte – qualité architecturale, mais aussi et bien sûr qualité urbaine, qualité de l’usage, qualité sociale ou environnementale. Sans oublier ce « petit quelque chose » qui relève du sensible – le tactile, la couleur, l’échelle humaine, la fenêtre sur l’imaginaire. Dans un article publié en 1990 dans Techniques et Architecture, à l’occasion de l’une de leurs premières réalisations, j’avais souligné chez ces jeunes architectes une « relation décidée au contexte, faite de respect et de mise à distance ». Cette attitude n’a pas changé. De plus, les multiples projets auxquels ils se sont confrontés, réalisations, concours gagnés ou perdus, commandes publiques et privées, équipements culturels majeurs ou de proximité, logements et quartiers sociaux, l’ont confortée et alimentée par les expériences de terrain et la réflexion critique.
En chaque projet, on découvrira une intime obligation qu’ils se créent et qui dépasse leur obédience aux programmes – l’obligation de perméabilité aux quotidiens, aux climats, aux offres techniques locales, aux sensibilités culturelles et intellectuelles. Et une belle résistance à imposer, en souplesse, et leurs méthodes et leurs convictions.