LE CHOIX DE LA PARCELLEL
a parcelle est une sorte de «délaissé urbain» vacant et à priori in aménageable. Le C.A.U.E. 53 fait le choix audacieux de ce terrain de 347 m2 situé en centre ville pour ériger son nouveau siège, et donne ainsi l’impulsion à la démarche de qualité environnementale du projet ; alors qu’il aurait été bien évidemment beaucoup plus facile d’implanter le bâtiment sur un terrain «plat», au sein d’une zone d’aménagement quelconque de bureaux, en périphérie de ville… En s’inscrivant dans cette volonté de densification («construire la ville sur la ville»), ce premier choix est le plus important de la démarche environnementale car il offre un bel exemple d’optimisation d’espace, de plus en plus rare dans les centres urbains et apporte une vraie réponse au problème de l’étalement urbain.
RECONVERSION, TEMOIGNAGE ET DEPOLLUTION
Faisant partie d’une ancienne usine de fabrication d’avions, le terrain prend l’aspect d’une friche industrielle dont le sol sera dépollué avant le commencement des travaux. Une des premières volontés est de concevoir un bâtiment qui sera le témoignage de ce passé industriel. Laisser perceptible le contexte et faire ressurgir la mémoire du lieu est indissociable d’une démarche de durabilité ; c’est surtout ne pas faire table rase du passé mais au contraire le révéler aujourd’hui, le réactualiser et le projeter dans le futur toujours plus proche…
ZONE INONDABLE, COTE DE CRUE CENTENNALE ET CIBLE ENVIRONNEMENTALE MAJEURE
Situé en zone inondable, dont la réglementation impose une côte de crue centennale à respecter pour le calage altimétrique du niveau rez-de-chaussée (50 cm au dessus du niveau trottoir), le site, de lui-même, contraint déjà fortement l’implantation, le positionnement des entrées et nous amène sur la piste de la gestion des eaux de ruissellement. Cela fixe la cible majeure : la gestion de l’eau. Dans les villes, il n’est pas possible de créer des bassins de rétention pour les eaux de pluie. Pourtant le besoin de gérer le ruissellement est réel et parait d’autant plus évident ici, dans un secteur régi par un PPRI. Le «plan végétal », propose une solution verte efficace et agréable qui utilise les toits et les terrasses du bâti. Vertical ou horizontal, il permet la gestion du ruissellement des eaux pluviales en ralentissant (par absorption) la progression de la goutte d’eau du ciel vers les cours d’eau. On le retrouve dans le projet sous forme d’une toiture plantée, d’un jardin et d’un mur végétal. Il faut perméabiliser le sol des villes et les surfaces construites pour réduire les risques d’inondation. Notre intervention propose de conserver le potentiel d’absorption de la parcelle à l’état vierge. C’est la cible environnementale principale. Bien que très contraignante du point de vue structurel (charge importante une fois gorgée d’eau), elle «coule de source» compte tenu des risques d’inondation du terrain.