Le projet consiste à créer
une maison individuelle sur une division parcellaire d’une propriété familiale
située sur la colline de notre Dame de la Garde à Marseille.
C’est un projet singulier tant
ce site et la vue qu’il offre sur le bassin Est de Marseille sont
extraordinaires.
Le corollaire de cette
situation est qu’il concentre des contraintes décisives :
- un accès en domaine
public exigu par voie à sens unique suivi d’une rampe inclinée à plus de 20% de
pente,
- une surface de parcelle réduite
de 330m2 (inconstructible en limite),
- une géométrie à très fort dénivelé avec plus de 12m de
différences entre limites hautes et basses,
- un règlement de zone
limitant la constructibilité à une hauteur de 3m par rapport au niveau du
terrain naturel (garde-corps compris),
- un sol rocheux compact
avec un voisinage à risque nécessitant des techniques de terrassement
complexes,
- aucunes aires de stockage
possibles (hors plateformes projet),
- l’obligation de maintenir
une servitude de passage praticable durant tous les travaux,…
Notre réponse est une
architecture ancrée dans la pente et orientée vers le grand paysage. Une
décomposition volumétrique en deux actes.
Le premier consiste à créer
une « restanque habitée », un plateau en terrasse intégré dans la pente.
Apparenté à un aménagement de terrain, le volume disparaît dans le paysage. Il
s’agit de créer un promontoire, de mettre en scène la vue magistrale sur la
vallée de l’huveaune, Aubagne et le massif de la Sainte-Baume.
Le deuxième est un volume
hybride entre une architecture de mur (de clôture, de terrasse et de soutènement)
et une figure autonome posée dans la pente. C’est un bâtiment de dimensions
réduites, celles du domestique, de la cabane, adaptées à l’échelle de la
parcelle.
Il rassemble les pièces
communes dans un large espace ouvert et profite de la toiture du volume bas comme
promontoire et prolongement extérieur.
De grandes baies,
proportionnellement « trop grandes pour notre budget » viennent
cadrer la vue. La maison est assise dans le talus face à la vue.
Nous avons cherché à rendre
la vue habitable, à participer au paysage pour le faire entrer dans le logement
et proposer une architecture aérienne profondément enracinée dans son site.
Le travail sur l’épaisseur
et la profondeur de l’enveloppe, l’utilisation des matériaux continus, sont
autant d’occasions de souligner l’importance du vide et de la relation
dedans-dehors dans la composition spatiale du projet.