Dans un ancien couvent au bord du Rhône. Les objectifs d’une loi sont détournés, un promoteur intéressé saccage l’immeuble, les clients sont dépouillés, nous reprenons le projet. Le bâtiment est saccagé, pillé, dénaturé. Le budget logiquement ridiculement bas. Nous nous concentrons sur le clos-couvert et opérons un énorme travail d’inventaire, heureusement aidés par Sylvie de la Dure et sa connaissance profonde du bâtiment. Cet exercice contraint au départ par la raison économique nous amène à une stimulante réflexion sur les qualités intrinsèques du bâtiment. Il a été construit et modifié pendant plusieurs siècles, par strates, qui continueront de coexister, notamment en façade, ce qui constitue un défi pour les plans intérieurs.
Nous restructurons les plans modifiés et le projet dans une logique d’économie de moyens et de mise en valeur de l’existant. Nous gardons ce qui peut être gardé, nous démolissons parfois. Nous restaurons les sols, tomettes ou sol barre, qui devaient au départ être changés, et travaillons main dans la main avec les tailleurs de pierre sur la restructuration des façades éventrées. L’équilibre fragile du projet repose sur la maîtrise pas à pas du chantier et la qualité des entreprises. Aujourd’hui, le bâtiment a retrouvé ses lettres de noblesse.