Première appréhension
Le jardin de la fontaine.
L’intégration urbaine
Le terrain longiligne inciterait volontiers à proposer un mail, une allée reliant la rue à la rue. Mais est-ce seulement nécessaire, dés lors que les rues proches remplissent parfaitement ce rôle ?
On serait plutôt tenté d’imaginer ici un vrai lieu de quiétude, de convivialité, où les gens puissent venir passer un moment, les petits enfants et leur parents, les personnes âgées, mais aussi ou il ferait bon venir lire un livre, ou bien encore manger son sandwich à midi aux beaux jours.
Des usages simples et calmes, un lieu tranquille et, nous l’espérons, poétique.
Si le lieu est clos, la notion de jardin de cœur d’îlot, jardin d’intimité, est à développer, la grande proximité avec l’habitat nous incite aussi à cette orientation, il est impensable que le jardin occasionne des pratiques potentiellement conflictuelles.
D’abord le confort et le soleil !
L’orientation du terrain nous incite aussi à disposer les lieux d’assises face au soleil, tout en profitant d’une vue assez dégagée ; ainsi se trouveront-il le long de la limite nord du terrain, afin de ne pas faire face aux immeubles et de regarder le jardin .
Dans le jardin, nous pensons qu’il faut trouver quelques espace bien dessinés, bien définis, permettant d’accueillir des usages un peu plus ciblés, et auxquels le mobilier puisse répondre. Deux salles principales peuvent ainsi répondre à cela : l’une pourra accueillir quelques équipements ludiques légers pour les plus petits, l’autre au contraire, traitées plutôt en « salon vert » sera très bien équipée pour le confort et le repos, il fera bon y prendre un livre !.
Un paysage servant à agrandir la perception du jardin et à combattre l’effet de couloir.
En entrant dans le jardin, il faut avoir le sentiment d’entrer dans un lieu privilégié et protégé, il ne faudra ainsi pas percevoir immédiatement l’autre entrée, sans cela le jardin disparaîtrait au profit d’un statut de circulation, et la présence de la rue prendrait ainsi le pas sur l’ambiance même du lieu.
Le chemin d’entrée doit ainsi mener à un lieu attrayant, mais non entièrement dévoilé, un lieu à découvrir.
Les plantations nous aideront à cela, ainsi que le tracé même du cheminement.
Nous pensons qu’il faudrait planter des arbres au couvert léger afin de garder la lumière, et aux troncs sensibles. Nous pensons aux bouleaux associés peut-être aux pins sylvestres (troncs saumonés). Le sol serait alors traité en arbustes florifères comme les rhododendrons qui pousseront aisément en sous-étage.
Un événement qualifiant : la fontaine
Les seules réponses utilitaires et fonctionnelles ne peuvent suffire à engendrer un beau jardin !
Il faut un contenu symbolique et sensible.
On imagine ainsi que le cœur du jardin abrite un lieu plus insolite, plus poétique.
Ce désir pourrait se condenser autour de l’idée de la fontaine.
Créer une présence animée, mais aussi un univers sonore, une ambiance. On imagine qu’elle joue avec la pierre et le soleil, qu’elle émerge peut-être du sol à travers de grandes dalles de calcaire.
Le lieu de la fontaine est un lieu de contemplation, ou l’on s’installe sur les pierres, ou l’on regarde l’eau glisser, se faufiler sur la roche, s’animer et se monter en tant que l’intermédiaire aimable entre le minéral et le vivant.
Elle joue, elle bouge, elle jailli parfois comme le rythme d’un cœur, d’une respiration.
Il s’agit là d’inventer cette fontaine-là, celle qu’on n’a pas vu ailleurs !
De la rue Montgolfier, si le projet d’implantation des immeubles est légèrement décalé, il serait alors possible au passant de la percevoir, à travers le porche, et les nouveaux habitants pourraient aussi en profiter visuellement.
CONCLUSION ;
Lors de la mise au point du projet, nous voulons tenir compte très attentivement des exigences des différents partenaires et des contraintes matérielles : coûts de création et coûts de gestion.
Cela ne doit néanmoins en rien réduire la vocation profonde du jardin public, qui est de produire un lieu culturel, un lieu de la ville ou le rêve est possible….