Le lycée existant, livré en 1972, a été construit dans les anciens jardins du
Pavillon de France à l’Exposition Coloniale de 1932. Ce lycée professionnel consacré à la mode et aux soins du corps vivait replié sur les espaces intérieurs éclairés par des patios, sans liens avec la rue ou les espaces paysagers qui l’environnait. Prenant acte de cette identité hautaine et cadenassée, nous avons forcé l’ouvrage à engager un nouveau dialogue avec l’environnement immédiat.
Le hall d’accueil traversant et sa double hauteur met la rue Armand-Rousseau en lien direct avec la série de grands jardins-patios reconfigurés dans l’enceinte existante. Ces espaces vastes et végétalisés, véritables places intérieures, réécrivent l’univers du lycée. L’évidence des parcours des élèves, les transparences calculées et la fluidité des espaces réorganisent les distributions intérieures.
Les extensions demandées par le programme se sont glissées à la fois dessus et dessous les bâtiments existants, venant transformer un rez-de-chaussée opaque en un véritable niveau ouvert sur la rue et les patios. La proportion des façades ainsi modifiée renverse les rythmes du bâtiment d’origine, imposant une verticalité d’une nouvelle proportion à la colonnade de béton. La façade rideau en verre sombre et réfléchissant prolonge l’univers végétal de la rue et des jardins, et les trames métalliques d’acier inoxydable fabriquent une épaisseur fictive par le jeu complexe des reflets et des transparences.
Le visiteur découvre dans le hall une palette colorée qui se décline en intérieur et en extérieur et qui le guide dans son parcours en ponctuant les espaces de vie sociale et collective de l’établissement.