Boulogne
Concilier les atouts du site et domestiquer ces contraintes ont été les objectifs constants d’un projet en liens forts avec son contexte.
L’immeuble du 6, quai de Stalingrad regroupe
13 logements sociaux locatifs, 9 studios et 4 deux-pièces destinés à loger des jeunes fonctionnaires.
Sur un terrain en mouchoir de poche de 550 m2, resté longtemps vacant, le bâtiment s’inscrit et complète une façade urbaine forte sur Seine, dominée par des opérations des années soixante. Un immeuble de F. Pouillon de 12 étages est l’immédiat voisin sur le quai et l’opération du « Point du jour » organise magistralement ses 5 000 logements à moins de cent mètres du site.
« Ne sommes-nous pas ici en pleine nano- architecture? » De fait, implanter treize logements
dans une dent creuse de 13 m de largeur et 12 mde profondeur avec un droit de construire sur 7 m d’épaisseur relève d’un petit tour de force : il était trop tentant de s’en emparer pour parler de profondeur !
La façade sur cour se définit dans la superposition des coursives extérieures desservant directement les appartements tous traversants. Imposées par une règle de prospect rigoureuse, elles offrent autant d’espaces supplémentaires appropriables par les locataires.
Côté Seine se concentre le travail sur l’épaisseur et l’écriture de la densité. À l’arrière d’une première peau « respirante », les façades largement vitrées et colorées des loggias créent un jeu de transparence et de reflets. Ces deux surfaces de verre jouent des variables dans la perception des plans et des couleurs, suggèrent des profondeurs et ouvrent ainsi le champ d’une certaine perte de repères.
Le confort d’été
Les façades sud, sur le quai, et nord, vers une cour, répondent aux logiques bio-climatiques
et contextuelles du site. Contraintes d’isolement/isolation acoustique coté Seine mais volonté
de s’ouvrir largement pour saisir un large panorama dont l’ouverture est rare a Paris ; façade
solaire plein sud et espaces d’usages et de desserte coté nord ; l’immeuble dans sa faible
épaisseur se devait d’exploiter spatialement les données.
La solution a consisté en un dispositif de loggias abritées du bruit et des intempéries par une
première peau fixe de panneaux de verre. Les loggias sont constamment ventilées par l’air
pénétrant par les interstices et les décalages ménagés entre les panneaux.