ARTIFICIEL propose une expérience perceptuelle où nos repères géographiques - la terre, le ciel, l’horizon - sont renversés. Une expérience qui s’inspire d’une promenade dans le ciel, et qui tente de représenter l’apesanteur, l’absence de gravité, une déstabilisation du corps.Le thème du paradis est donc interprété comme un “ciel”; un espace sans limites connues, d’une apparence pure et simple, toujours en mouvance. L’installation prend la forme d’un nuage textile, évanescent et flottant au gré du vent. Le sol prend la forme d’un bassin d’eau reflétant le ciel de même que le nuage.Le visiteur débute le parcours sur une rampe qui monte délicatement vers l’intérieur de l’installation. De l’extérieur, on peut percevoir un volume blanc flottant au-dessus de l’eau qui ne laisse pas deviner ce qu’il dissimule.Une fois à l’intérieur nous nous retrouvons dans une pièce qui semble avoir pivoté sur le côté; lon aperçoit le ciel à notre gauche, la forêt et l’horizon en haut, et sur le mur de droite nous apercevons au sol une étendue de pavots bleus, leur couleur rappelant le bleu du ciel.Le ‘‘nuage’’ est à la fois machine, “folie” dans le jardin, et une sorte de théâtre; un dispositif optique qui modifie et nous montre le paysage autrement.S’inspirant de la caméra obscura et de d’autres dispositifs comme le périscope, une série de miroirs dissimulés renvoient des vues extérieures dont on peut apercevoir à travers diverses fenêtres. La relation ‘‘intérieur-extérieur” que l’installation possède avec le paysage est ici indirecte et médiatisée par le miroir. ARTIFICIEL nous invite à revoir la relation que nous entretenons aujourd’hui avec la réalité; est-ce que le “paradis technologique” que nous poursuivons aujourd’hui, et qui “virtualise” la réalité, nous empêche d’avoir un contact authentique avec la réalité, avec la “nature”?Peut-être qu’en sortant de cette installation le visiteur saura mieux apprécier la vraie vue sur la forêt, le ciel, et la terre