Dans le cadre de l’évitement
du vieux bourg, un nouveau tronçon de la route cantonale a été réalisé au nord
du village. Un passage accessible pour les piétons, les cycles et les petits
véhicules de service par-dessus la tranchée ouverte était indispensable pour
les quartiers situés en amont.
Ce passage est conçu en deux
parties distinctes et complémentaires : la rampe-ponton (local technique
inclus) matérialisée en pierre de taille et en béton ainsi que la passerelle
projetée en bois lamellé-collé massif. Les pentes occasionnées sont tributaires
des niveaux existants et des gabarits de la route. La déclivité naturelle
existante du quartier et les pentes développées par le projet permettent
l’accès aux chaises roulantes accompagnées (8 à 11 %).
Telle une sculpture, elle a
été taillée à l’échelle urbaine et paysagère du lieu. Elancée par ses portées,
elle doit suggérer la légèreté par le mouvement et faciliter psychologiquement
sa traversée en créant une dynamique séquentielle par la succession d’angles et
de brisures. Mise en scène du contexte par un cheminement, dont les largeurs et
les hauteurs varient expressément pour éveiller et guider le passant d’une
façon plus poétique. Des paliers-charnières deviennent des lieux conviviaux,
comme celui en porte-à-faux qui permet la vue sur le rond-point et les Alpes
par l’échancrure du bâti existant.
La pierre posée en rasa pietra
estdu roc du Jura, le bois est du mélèze traité
à l’huile et protégé par une couvertine en tôle d’acier. Le sol est en béton
pour la rampe et en asphalte colorée rouge pour la passerelle. L’éclairage de
nuit est volontairement réduit à un balisage de leds au sol. Quant aux autres
aménagements extérieurs, ils se limitent par des surfaces herbeuses et par la
plantation d’arbres de même essence, le parrotia.
Cette matérialisation termine
avec homogénéité la configuration du rond-point et amorce l’entrée de la route
de contournement par la symbolique d’un portique.