Une retraite, dans le désert égyptien.
Une retraite qui soit aussi une maison d’hôtes.
Une retraite toute dédiée à la contemplation et au repos.
La parcelle, de 35 m de côté, se situe
sur une presqu’île de l’oasis de Siwa, au pied de l’Adrere Amellal
(montagne blanche en tsiwit, qui est le dialecte berbère de cette
région). Nous choisissons de dilater le projet jusqu’à occuper la
totalité de la parcelle. Cela permet de ménager autant de patios que de
chambres d’hôtes, une cour et un jardin clos, autant d’espaces
rassurants face à l’immensité du désert. Ici, assez isolée, la maison
est édifiée avec les matériaux mis à disposition par le désert, l’oasis
et le lac salé : terre crue, briques cuites au soleil, bois de palmiers,
roseaux, pierre rouge et pierre de sel. Les murs sont montés en kershef
-mélange de terre, de roche, de sel et d’eau- par la main d’œuvre
locale. La maison ne dispose pas d’électricité. Des niches sont
aménagées dans les épais murs de terre crue pour recevoir des bougies.
Une source jaillissant au pied de la montagne, un peu plus au sud,
irrigue la palmeraie et alimente continuellement en eau fraîche et saine
la cuisine et les salles de bain, ainsi qu’une petite piscine et le
bassin au centre du péristyle destiné au rafraîchissement de la cour et
des pièces attenantes. Les eaux usées sont traitées naturellement par
des plantations de roseaux.
Face aux quatre points de vue qu’offre
ce site et aux quatre points cardinaux, répondent quatre façades
distinctes. Au nord, la grande pièce de vie commune, protégée des chauds
rayons du soleil, s’ouvre sur une longue pergola donnant sur lac salé. A
l’est, le jeu de percements des volumes des chambres d’hôtes offrent
des vues variées sur l’Adrere Amellal que l’on soit debout, assis ou
couché. Au sud, la façade régulièrement perforée d’ouvertures minimales
sur la palmeraie, rempart contre les vents de sable et le soleil, borde
les pièces de service. Enfin, à l’ouest, vers les portes du désert, le
jardin et la piscine sont isolés du seul voisin par un haut mur de terre
ponctuellement fendu.
La tour, pièce maîtresse du lieu, est un
système de ventilation naturelle favorisant les courants d’airs: l’air
chaud des pièces est évacué entre ses deux voiles au profit de l’air
frais provenant de l’évaporation de l’eau du bassin au centre de la
cour. Elle accueille la suite des propriétaires et domine l’ensemble de
la maison. Sa toiture terrasse offre une vue panoramique sur un paysage
sensationnel.